Ma mère, ma muse
Pourquoi arrête-t-on un jour d’écrire des poèmes ? Cadeau fétiche de nos tendres années, la poésie s’en est allée. Injustement ringardisée, façon collier de macaronis, elle connaît un retour en grace sur les réseaux sociaux, avec une nouvelle génération d’instapoètes.ses. Deux d’entre elles, Noe Sovage et Parisianpoetry ont accepté de nous donner quelques tips.
Où la trouve où l’inspiration ? Partout. Encore plus dans les petits riens insignifiants, passants inaperçus. Ce peut être un moment, un mot ou un geste, ayant déclenché une émotion. Pour la fête des mères, on peut partir d’un souvenir d’enfance qui nous a marqué par sa douceur. Rien ne vient ? Un simple merci peut avoir plus de valeur que mille figures de style.
On se lance comment ? En écrivant tout ce qui nous passe par la tête pendant un temps chronométré de deux à 10 minutes. La mission ensuite, c’est de réduire le texte en y cherchant l’essentiel. Réussir à effeuiller, à épurer délicatement les mots.
On y ajoute quoi ? Un supplément d’âme : la subtilité d’un détail personnel, une couleur singulière, un parfum… Envie de la jouer traditionnel avec un haïku ? Insérer une notion de temporalité ou un paysage.
Quelques exemples ? Il y a plus de fleurs de Maurice Carême, A ma mère d’Edgar Allan Poe, Mother de Sharon Olds. Et ce poème, signé Parisianpoetry :
et si le monde ignore encore
où commence et se termine
l’amour maternel, moi
je connais sa profondeur
puisque les flots de ta tendresse
me bercent depuis la naissance
inégalée, ta grâce recèle
les richesses et les secrets
des plus timides océans
Et le jour J ? On n'oublie pas de le textoter (-1 sur l’effet waouh), de le griffonner au dos d’une carte (+1), ou de le déclamer, façon tragédie grecque, entre le parmentier et le fraisier (+3). Le cours Florent attendra.