Le baiser de l'ogre
"Pour la deuxième fois de la matinée, quelqu'un lui intime de ne pas s'en faire. Marsac souffle en déliant sa nuque. Le vert de ses yeux s'est mué en un gris industriel. Peut-être. Mais lui entend le hurlement prémonitoire des nuits sombres."
Et comment ne pas s'en faire quand votre collègue vous appelle en pleine nuit, que vous la retrouvez une balle dans le dos, un cadavre à la tête explosée près d'elle, et que les seuls mots à votre égard vous implorent de prendre soin de sa fille ? Quelle fille ? D'accord. Trouver la petite Liv, protéger la jeune Lise, quitte à mentir à sa brigade le temps de trouver quelques réponses… Que foutait-elle dans cette impasse avec ce corps près d'elle et pourquoi est-ce lui, Marsac, chef de groupe à la criminelle, qu'elle appelle ?
Si votre nuque se tend et vos mains se crispent à la lecture du bouquin, normal. Elsa Roch signe un troisième polar captivant, où elle mêle justement noirceur du crime et tendresse des personnages. Comment ne pas s'attacher à Liv, une gamine autiste de 3 ans, dont les mots restent coincés dans sa tête mais l'amour irradie ceux à qui elle donne sa confiance. Comme Marsac et Raimbaud, flics en crise d'amour et sa mère, Brugguer, une dure à cuir qui ferait tout pour protéger sa fille et son passé… Marsac va devoir plonger dedans pour boucler son enquête…
Le Baiser de l'ogre, d'Elsa Roch, aux éditions Calmann Levy, 306 pages, 19€.