Lettre de Camille Claudel à Auguste Rodin

Publié le 10 février 2015
My Little BookclubMonsieur Rodin,
Comme je nai rien à faire je vous écris encore. Vous ne pouvez vous figurer comme il fait bon à lIslette.
Jai mangé aujourdhui dans la salle du milieu (qui sert de serre) où lon voit le jardin des deux côtés. Mme Courcelles ma proposé (sans que jen parle le moins du monde) que si cela vous était agréable vous pourriez y manger de temps en temps et même toujours (je crois quelle en a une fameuse envie) et cest si joli là...!
Je me suis promenée dans le parc, tout est tondu, foin, blé, avoine, on peut faire le tour partout cest charmant.
Si vous êtes gentil, à tenir votre promesse nous connaîtrons le paradis. Vous aurez la chambre que vous voulez pour travailler. La vieille sera à nos genoux, je crois.
Elle ma dit que je [mot manquant: pouvais ?] prendre des bains dans la rivière, où sa fille et la bonne en prennent, sans aucun danger.Avec votre permission, jen ferai autant car cest un grand plaisir et cela mévitera daller aux bains chauds à Azay. Que vous seriez gentil de macheter un petit costume de bain, bleu foncé avec galons blancs, en deux morceaux, blouse
et pantalon (taille moyenne), au Louvre ou au Bon Marché (en serge) ou à Tours.
Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille ce nest plus la même chose.
Je vous embrasse.
Camille
Surtout ne me trompez plus.


Comme je nai rien à faire je vous écris encore. Vous ne pouvez vous figurer comme il fait bon à lIslette.
Jai mangé aujourdhui dans la salle du milieu (qui sert de serre) où lon voit le jardin des deux côtés. Mme Courcelles ma proposé (sans que jen parle le moins du monde) que si cela vous était agréable vous pourriez y manger de temps en temps et même toujours (je crois quelle en a une fameuse envie) et cest si joli là...!
Je me suis promenée dans le parc, tout est tondu, foin, blé, avoine, on peut faire le tour partout cest charmant.
Si vous êtes gentil, à tenir votre promesse nous connaîtrons le paradis. Vous aurez la chambre que vous voulez pour travailler. La vieille sera à nos genoux, je crois.
Elle ma dit que je [mot manquant: pouvais ?] prendre des bains dans la rivière, où sa fille et la bonne en prennent, sans aucun danger.Avec votre permission, jen ferai autant car cest un grand plaisir et cela mévitera daller aux bains chauds à Azay. Que vous seriez gentil de macheter un petit costume de bain, bleu foncé avec galons blancs, en deux morceaux, blouse
et pantalon (taille moyenne), au Louvre ou au Bon Marché (en serge) ou à Tours.
Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille ce nest plus la même chose.
Je vous embrasse.
Camille
Surtout ne me trompez plus.

