Madrid à la bouche
Madrid, la ville des couleurs chaudes et des carreaux en céramique ? Pas que. Dans le quartier de Chamberí, au numéro 11 de la rue Ponzano, on tombe sur un container blanc, froid et abrupt. On y lit en majuscules un nom qui vous fera tressaillir s’il vous reste quelques souvenirs de vos cours de LV2 : « SALA DE DESPIECE », salle de dépeçage en français. Et pourtant, Sala de despecie est une adresse que se refile les Madrilènes depuis 10 ans.
En y entrant, on découvre tous les codes du bar à tapas espagnol : un comptoir, des tabourets hauts et une maxi-optimisation de l’espace. Et en même temps, rien à voir : les murs sont blanc-blanc, le sol bleu-bleu et la déco tout en métal. Mais le plus impressionnant, ce sont les tapas.
Les produits sont frais et transformés sous vos yeux à l’instant. Vous retrouvez les grands classiques comme le jamón ou des fritures de fruits de mer (avec un petit twist) mais aussi un somptueux artichaut frit, recouvert de caviar et d’une sauce à l’avocat. Ou encore un spécial « j’en mets partout » : un cannoli de burrata avec de la pistache, de la poutargue et de la sardine. Si vous avez l’eau à la bouche mais peur pour votre porte-monnaie, rassurez-vous, les prix sont largement accessibles et les réservations faciles. Faut juste connaître l’adresse.
Sala de despecie, Calle Ponzano 11, Madrid
Horaires (espagnols, bien sûr) : du lundi au dimanche 13h30–16h30, 20h00–00h30
POUR ALLER PLUS LOIN…
Si vous êtes d’humeur à vous nourrir les yeux mais que vous êtes déjà passé par les superbes Reina Sofía ou Prado, allez visiter une des librairies les plus fantastiques de Madrid. Ocho y medio fait office de lieu de pèlerinage pour les cinéphiles. L’intérieur fait un peu fourre-tout, avec des accessoires de tournage éparpillés partout. Prenez un livre et installez-vous à une des tables du café tenu par Jesús depuis plus de 25 ans. En levant les yeux vous verrez peut-être les signatures de Tarantino ou Javier Bardem qui sont, eux aussi, passés par là.
À EMPORTER
Trois oeuvres pour en apprendre plus sur cette ville magique.
- La mauvaise habitude de Alana S. Portero (Flammarion, 2023) nous emmène dans les années 80, juste après la fin de la dictature franquiste, dans la peau d’une fille coincée dans un corps de garçon. Des quartiers ouvriers au centre-ville des excès, parcourez Madrid dans les baskets de la narratrice, envers et contre tous.
- Las 13 rosas de Emilio Martínez Lázaro (2007). Un film encensé par la critique, qui revient sur l’histoire vraie des 13 roses : 13 jeunes filles exécutées à la fin de la guerre civile à Madrid en 1939. Poignant.
- Et pour pouvoir profiter des vues de la ville de manière plus décontractée, on vous conseille la série Machos Alfa (2022) de Netflix avec des quadras madrilènes pas comme les autres.
