Lettre de Joséphine à Napoléon

Publié le 10 février 2015
My Little BookclubMille, mille tendres remerciements de ne mavoir pas oubliée. Mon fils vient de mapporter ta lettre. Avec quelle ardeur je lai lue, et cependant jy ai mis bien du temps ; car il ny a pas un mot qui ne mait fait pleurer ; mais ces larmes étaient bien douces ! Jai retrouvé mon cur tout entier, et tel quil sera toujours : il y a des sentiments qui sont la vie même, et qui ne peuvent finir quavec elle. Je serais au désespoir que ma lettre du 19 teût déplu ; je ne men rappelle pas entièrement les expressions ; mais je sais quel sentiment bien pénible lavait dictée ; cétait le chagrin de navoir pas de tes nouvelles.
Je tavais écrit, à mon départ de Malmaison, et depuis, combien de fois jaurais voulu técrire ! Mais je sentais les raisons de ton silence, et je craignais dêtre importune par une lettre. La tienne a été un baume pour moi. Sois heureux, sois-le autant que tu le mérites ; cest mon cur tout entier qui te parle. Tu viens aussi de me donner ma part de bonheur, et une part bien vivement sentie : rien ne peut valoir pour moi une marque de ton souvenir.
Adieu, mon ami ; je te remercie aussi tendrement que je taimerai toujours.
Joséphine


Je tavais écrit, à mon départ de Malmaison, et depuis, combien de fois jaurais voulu técrire ! Mais je sentais les raisons de ton silence, et je craignais dêtre importune par une lettre. La tienne a été un baume pour moi. Sois heureux, sois-le autant que tu le mérites ; cest mon cur tout entier qui te parle. Tu viens aussi de me donner ma part de bonheur, et une part bien vivement sentie : rien ne peut valoir pour moi une marque de ton souvenir.
Adieu, mon ami ; je te remercie aussi tendrement que je taimerai toujours.
Joséphine

