l'hôtesse de l'air terre-à-terre

Sabrina

La fois où j’ai pleuré
avec une cliente.

Pilote depuis ses 14 ans, elle a fait ses plus belles rencontres dans sa voiture.

  Long-read

Je m'appelle Sabrina, et au moins d'octobre, je fêterai mes 3 ans de collaboration avec l'appli Uber. Je roule surtout dans Paris, mais ça m'est déjà arrivé de mettre les voiles pour Nice.
Quand j'étais petite, je rêvais de devenir hôtesse de l'air, et j'ai réussi ! J'adorais ce métier. Au bout d'un an, j'ai dû passer une visite médicale, et j'ai eu le malheur de dire que j'avais un tout petit problème de santé. Trois fois rien. Mais c'était une erreur de débutant car le médecin en a conclu que j'étais inapte. Et inapte, ça veut dire « au revoir ! ». Les avions, c'était fini pour moi. Alors je me suis tournée vers les voitures. J'ai toujours aimé conduire. J'ai appris à 14 ans, mon papa est moniteur d'auto-école. C'était facile, il m'apprenait dans le quartier avec la voiture à double-commande.

Alexandre

Je suis tombée sur Uber par hasard, c'est une drôle d'histoire ! J'avais mis une annonce sur Le Bon Coin pour vendre mon téléphone. L’acheteur voulait qu'on se retrouve devant l'Apple Store à Opéra. Quand il est arrivé, j'étais avec un ami qui lui a dit « dis donc, t'as une très belle voiture, tu fais quoi dans la vie ? » Il nous a répondu qu'il travaillait avec Uber. Ça m'a intrigué, on a beaucoup discuté, et après lui avoir vendu mon téléphone, j'ai pris contact avec des chauffeurs qui louaient des voitures et c'était parti ! Ma toute première course, je m'en souviens très bien. J'étais justement avec le chauffeur qui me louait ma première voiture. Mon appli a sonné et il m'a dit « allez, cette fois, c'est pour toi. Tu démarres ! ». Le client s'appelait Thomas, je l'ai récupéré à Neuilly-sur-Seine et je l'ai emmené gare de Lyon. En fait, travailler avec l’appli Uber, c'est un peu comme être hôtesse de l'air dans une voiture. Sauf que je ne sers pas le café. Quoique... j'ai prévu d'installer une machine à café dans ma voiture !

Quand j'étais petite, je rêvais de devenir hôtesse de l'air, et j'ai réussi ! J'adorais ce métier.

Je viens de dépasser les 4000 courses. J'adore conduire en ville. Je m'arrange toujours pour passer voir un ami qui tient une boutique dans Paris. Quand j'arrive pas loin, je garde mon appli allumée. Si ça sonne, je repars. Sinon, je l'éteins 10 minutes, le temps de boire un café avec lui, et je repars. C'est aussi là que je viens déjeuner. En fait, c'est très rare que je déjeune seule dans ma voiture. J'ai pas mal d'amis dans Paris, et on arrive toujours à s'arranger pour passer un moment ensemble. C'est un des avantages du métier !

J'ai eu la chance de faire des belles rencontres sur ma banquette arrière. Je me souviens d'une dame qui venait de perdre son mari, on a beaucoup discuté toutes les deux et à la fin, on a pleuré dans les bras l'une de l'autre. Il y a aussi cette fille qui m'a raconté ses déboires amoureux. Et quand elle me parlait, je me suis mise à pleurer, elle m'a demandé pourquoi, et je lui ai expliqué que ma vie amoureuse était une catastrophe ! A la fin de la course, on s'est échangé nos numéros et depuis, on s'est revues.

Si jamais Zidane lit cet article, sache que je rêverai de te transporter. Je suis pas une grande fan de foot, mais on vient du même coin. C'est un appel très sérieux ! (rires)

J'ai eu la chance de faire des belles rencontres